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Comportement, climat et argent

Publication: 12.09.2024 | Modifié: 25.09.24 | Auteur: Thibault Paquier

Comportement, climat et argent : les bonnes pratiques des locataires

Nous connaissons tous l’objectif principal de l’Accord de Paris : limiter, d’ici 2050, l'augmentation de la température mondiale à bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, tout en poursuivant les efforts pour limiter cette hausse à 1,5 °C. La publication du 6e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a souligné l'importance de la sobriété, tant pour les acteurs individuels que collectifs, afin d’atteindre les objectifs climatiques. Défini par le GIEC comme « l’ensemble des mesures et pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter l’utilisation d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau tout en garantissant le bien-être de tous dans le cadre des limites planétaires », la sobriété concerne tous les secteurs ainsi que toutes les personnes morales et physiques.

Pour les locataires des bâtiments, par exemple, de nombreuses bonnes pratiques peuvent être adoptées au quotidien pour réduire facilement la consommation d’énergie finale. Faciles à mettre en place, ces gestes vous permettront de contribuer aux objectifs climatiques tout en économisant de l’argent.

©Thibhawks

La sobriété

Pour répondre à la crise climatique, nous devons impérativement changer nos comportements et adopter un mode de vie plus sobre, afin de garantir le bien-être de tous et de respecter les limites planétaires. Alors que notre société se trouve aujourd’hui en état d’ébriété, consommant toujours plus de ressources qu’elle n'est capable d’en régénérer, nous devons tendre vers la sobriété. Définie par le GIEC comme « l’ensemble des mesures et pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter l’utilisation d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau tout en garantissant le bien-être de tous dans le cadre des limites planétaires » (1), cette sobriété nous rapproche d’un équilibre essentiel entre nos besoins et les ressources limitées de la planète.

Ses avantages:

Premièrement, il est clair que la sobriété a un impact direct sur l’environnement. En effet, une société qui adopte des comportements et habitudes plus sobres réduira sa consommation de ressources et, par conséquent, son impact sur l’environnement. Deuxièmement, une société plus sobre deviendra plus résiliente, car moins dépendante des ressources et des technologies. Elle sera ainsi moins vulnérable aux impacts d'un choc pétrolier, puisque la demande sera moins dépendante de cette énergie. Troisièmement, la sobriété tend à garantir une meilleure justice sociale. Selon le 6e rapport du GIEC, les 10 % les plus riches sont responsables d’environ 40 % des émissions de GES, soit 15 fois plus par personne que les 50 % les plus pauvres (2). Une société plus sobre aspire à un mode de vie général décent, tout en exerçant une pression négative sur les modes de vie énergétiquement aberrants et nuisibles. Il faut également mentionner les effets positifs de la sobriété sur la santé, par exemple en favorisant la mobilité active ou des régimes alimentaires plus sains. Finalement, adopter des habitudes sobres revient à influencer directement sa consommation personnelle pour réduire ses besoins. Moins consommer, c’est donc moins dépenser ! Selon l'Agence de la transition écologique (ADEME), baisser le chauffage de 1 °C permet de réduire sa consommation de 7 % (3).

Le Combo Sobriété & efficacité énergétique:

Dans notre article « le secteur du bâtiment et la crise climatique: enjeu majeur », nous avons vu que la Confédération a mis en place différentes mesures pour atteindre les objectifs climatiques d’ici 2050, afin d’aider les propriétaires à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments qui ne respectent pas les normes légales. Ces améliorations primordiales, dues à des évolutions techniques et technologiques, nous permettent de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre du secteur. Cependant, il est crucial de comprendre que nous ne remplirons pas les objectifs climatiques de la Confédération si nous nous contentons simplement d’améliorer l’efficacité énergétique de nos bâtiments, sans remettre en question les usages et le dimensionnement de nos biens. Par exemple, éteindre la lumière dans une pièce inoccupée relève de la sobriété, tandis que remplacer les ampoules par des LED plus économes en énergie correspond à une démarche d'efficacité. Il est essentiel de commencer par évaluer les besoins réels d’un service pour le dimensionner de manière appropriée (sobriété), avant de travailler sur l'amélioration des performances pour réduire davantage son impact (efficacité).

Nos prestations CECB Plus et rapport de conseil gratuit permettent de rationaliser les étapes à suivre pour atteindre la sobriété énergétique. L'amélioration des enveloppes du bâtiment permet de réduire les dépenses énergétiques, ce qui en fait un axe majeur pour atteindre la sobriété, notamment grâce à l'isolation et à un meilleur chauffage.

©Thibhawks

Les bonnes pratiques pour les occupants, locataires ou propriétaires

En tant que locataires, nous avons l’impressions que nous n’avons pas les armes pour pouvoir agir. Nous pensons à tord que seul des changements notables liés au propriétaire, peuvent faire la différence, tel que l’installation de panneaux solaires ou le changement d’une chaudière.

Pourtant, en modifiant vos comportements et en adoptant des actions au quotidien, vous pouvez directement influencer et limiter votre consommation d’énergie. Moins de consommation signifie moins d’impact sur le climat et plus d’argent dans le porte-monnaie ! Voici une liste de ces bonnes pratiques, basée sur une recommandation du GIEC et adaptée à la Suisse par les services cantonaux de l’énergie et de l’environnement (4). Cette liste est classée par ordre d’importance, de l’action ayant le plus d’impact à celle ayant le moins d’impact.

Vivre dans un peu moins d’espace:

C’est la bonne pratique un peu spéciale de la liste pour deux raisons.
1) C'est celle qui a le plus d’impact en termes d’empreinte carbone, nous permettant de réduire notre empreinte CO2 d’environ 500 à 700 kg par an. En effet, le nombre d'habitants par logement est tout aussi important que la qualité de l'isolation. Ainsi, un bâtiment qualifié de passoire énergétique mais densément occupé peut être plus écologique qu'un bâtiment moderne bien isolé, avec une plus grande surface d'habitation par personne.
2) Contrairement aux autres bonnes pratiques, celle-ci nécessite une réelle planification. Puisqu’un locataire ne peut pas simplement claquer des doigts et réduire la surface de son logement du jour au lendemain, il doit d'abord envisager de choisir un logement plus petit pour son futur projet, le plannifier et le faire.

Économiser l’eau chaude:

Cette mesure peut économiser entre 450 et 650 kg de CO2 par an, puisqu’il faut jusqu’à 50 fois plus d’énergie pour produire un litre d’eau chaude sanitaire qu’un litre d’eau froide. Cela peut sembler évident, mais il vaut mieux prendre une douche qu’un bain chaque jour, car la quantité d’eau utilisée sera approximativement divisée par 4 (sauf si vous chantez tous les albums de Céline Dion pendant vos douches). De la même manière, diminuer de quelques degrés la température de l'eau aura un impact positif sur la quantité d’énergie consommée et donc sur les émissions de CO2.

Réduire la température des pièces:

Jusqu’à 320 à 450 kg de CO2 en moins par an. Probablement la mesure la plus simple à appliquer, tout en ayant le meilleur impact sur le climat et sur votre porte-monnaie, puisque 1°C en moins fait baisser la consommation d’énergie de 5-7% suivant le bâtiment.

Produire son électricité sur le balcon:

On peut limiter 80 à 160 kg de CO2 par an, grâce à l’accord de nos propriétaires pour installer un ou deux panneaux solaires et de micro-onduleurs directement sur notre terrasse. Le branchement ce fait à une prise extérieure et le courant est injecté dans le circuit du bâtiment. Il existe bien sûr une réglementation que nous vous invitons à aller voir si vous êtes intéressé (5).

Utiliser des appareils ménagers efficaces:

Entre 20 à 50kg d’économie de C02 par an. Lors de l’achat d’un appareil électrique, veuillez vous référencer à l’étiquette-énergie des appareils, afin de s’équiper d’appareils bénéficiants de meilleures efficacité. D’après une étude de l’OFS, trois-quart de la population suisse déclare tenir « toujours ou presque toujours » compte de cette efficacité énergétique (6), ce qui permet de faire baisser la consommation totale d’électricité de ces appareils.

Mieux Utiliser les appareils ménagers efficaces:

Jusqu’à 10 à 20kg de C02 en moins par an, simplement en appliquant des gestes tels que débrancher les appareils non utilisés, choisir les programmes économes des machines et trouver les bons réglages qui permettent de diminuer la consommation d’électricité. Découvrez ici toutes les bonnes pratiques des principaux appareils électroménagers.

Cuisiner sans gaspiller d’énergie:

Finalement, une économie pouvant aussi aller jusqu’à 20 kg de CO2 simplement en modifiant un petit peu nos habitudes de cuisine. Cuire ses aliments sans faire bouillir l’eau, couper la chaleur avant la fin de cuisson, ne pas préchauffez le four et l’éteindre avant la fin du temps de cuisson sont des gestes simples à appliquer quotidiennement pour limiter nos empreintes carbones.

Conclusion

En combinant diverses bonnes pratiques, un locataire peut réussir à économiser plus d’1 tonne de CO2 / an et ainsi réduire drastiquement sa facture annuel. L'adage "bon pour le climat et bon pour le porte-monnaie" prend tout son sens, puisque 1°C en moins fait baisser la consommation d’énergie de 5-7% dans le bâtiment. Cependant, il est évident que les bonnes pratiques des locataires à elles seules ne suffisent pas pour atteindre les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. Nous devons compter à la fois sur les changement de comportements et sur les évolutions techniques et technologiques. Bien que la sobriété doit être mis en pratique avant ces solutions, ces dernières sont nécessaires pour réduire d’avantage son impact. Les propriétaires ont donc un rôle majeur à jouer afin d’améliorer l’efficacité énergétique de leurs bâtiments, tout en économisant de l'argent. Isolation, chauffage, panneaux solaires, nombreuses sont les zones d’améliorations !

Références: